Octobre 2, 2018

Musée Cernuschi

Organisé par le Musée Cernuschi et La Fondation Babier-Muller

Invitation

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Le modèle social des plongeuses Jamnyo (Haenyo) de Jeju en Corée

 

La devise de la Fondation Barbier-Mueller : « Chaque homme est notre double, portant un masque qui dissimule cette fraternité. Connaître l'humanité, c'est apprendre à mieux nous connaître »

Cette conférence parle des femmes plongeuses (jamnyo) de Jeju, Corée du Sud et leur vie jusqu’aux années 1970’s. L’histoire de femmes qui luttent pour la survie de leurs familles, éduquent leurs enfants et gardent leurs familles intactes, comme beaucoup des autres femmes ailleurs. Une histoire qui semble simple mais tout s’oppose à leur lutte, sur une île volcanique avec le vent et roches, une terre qui manque terriblement de l’eau, à la périphérie de l’immense continent de Chine et de la péninsule sud-coréenne, des états qui ont envahi et colonisé cette île pendant plusieurs siècles. Plus la vie est difficile, plus lourd est le poids du fardeau sur les femmes.

 

Cette conférence est pour vous raconter comment les jamnyo ont surmonté la nature difficile de cette île, résisté au colonialisme des Mongols et les royaumes du péninsule Coréen pendant des siècles, en mobilisant leurs mythologies et le monde surnaturel de 18 000 divinités. En adhérant à leurs divinités locales avec les rituels chamaniques, en organisant leurs vies autour des sanctuaires chamaniques, elles ont résisté à l’idéologie/cosmologie néo-confucéenne qui était utilisée comme d’outil de domination par le centre (la dynastie Choseon du péninsule) pendant 500 ans. De l’autre côté de l’océan, il y a un autre envahisseur qui attaquait la Corée pendant plusieurs siècles.  Étant une petite crevette coincée entre ces forces majeures, les jamnyo de Jeju ont réussi de maintenir les rapports symbiotiques entre les humains et la nature, malgré la nature rude qui menaçait leur vie. Elles ont aussi réussi maintenir une société équilibrée entre les hommes et les femmes (nommées par certains savants, « aucun sexe dominantes »), en permettant aux hommes une place dans leur société, malgré qu’en effet les gagneuses-pain ne soient qu’elles-mêmes.   

 

Les mots d'ordre qui guident implicitement la philosophie de vie des jamnyo sont la coexistence, la co-prospérité et les bénéfices en commun – des bénéfices en commun qui comptent beaucoup plus que le revenu individuel. Les plongeuses nous montrent la voie d'un possible modèle de vie, une relation symbiotique entre l'être humain et la nature. Porteuses d'une sagesse multiséculaire, les jamnyo, modestement, ne prennent à la mer que ce qui est nécessaire à la subsistance de leurs familles. L'équilibre qui caractérise la province de Jeju, le modèle de type « aucun sexe dominant », servent à la fois de rappel et de guide. 

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